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logiciel de retouche photo

luminar AI

Avec Luminar AI, l’éditeur Skylum veut vous faire aimer la retouche photo, ou plutôt vous faire oublier les différentes étapes fastidieuses pour arriver au résultat final, même avec une photo moyenne ou franchement ratée. Réussir la retouche d’une photo en quelques clics, sans utiliser des calques complexes, de nombreux pinceaux de retouche locale ou autres outils avancés, voici le but de Luminar AI.

Pour cela, le logiciel d’édition photo s’appuie toujours plus sur l’intelligence artificielle pour analyser en temps réel votre photo et vous proposer des retouches ciblées, intelligentes et relatives à la scène photographiée. Derrière le rideau, Luminar AI analyse chaque image – en local, segmente les différents éléments présents dans le cadre (le ciel, un visage, une personne, de la végétation, etc.) pour appliquer ses corrections de manière sélective et beaucoup plus intelligente. Finalement, Luminar AI fait le travail de masque et calques – jusque-là effectué par les photographes eux-mêmes.

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Skylum a lancé en mai 2018 le Skylum AI Lab, une nouvelle division de R&D focalisée sur les travaux d’intelligence artificielle appliquée au traitement de l’image.

Avec Luminar AI, Skylum ne veut pas proposer un peu plus d’intelligence artificielle, mais le premier logiciel d’édition photo fonctionnant à 100% grâce à l’intelligence artificielle. Alors, pari tenu ? Notre réponse dans ce test.

Luminar AI est disponible à la fois sur Mac et Windows. En version 1.0.0, le logiciel pèse 1,27 Go sur Mac, sans compter le catalogue qui grossira au fil des images que vous ajouterez dans le logiciel. Luminar AI fonctionne en tant que logiciel indépendant mais aussi comme plugin pour Photoshop, Lightroom Classic et Apple Photos.

Si le logiciel est compatible avec les Macs sous macOS High Sierra et version plus récente, et avec les PC sous Windows 10, il est important de noter que Luminar AI nécessitera une configuration plus musclée que pour Luminar 4.

Autant le dire tout de suite, le logiciel est gourmand en ressources à cause de son utilisation intensive d’algorithmes d’intelligence artificielle pour la retouche photo. Ainsi, si 8 Go de RAM peuvent suffire, Skylum recommande 16 Go ou plus pour un fonctionnement optimal, ainsi qu’un SSD pour des performances optimales. Côté processeur, un Intel Core i5 ou AMD Ryzen 5 est également recommandé. Pour le processeur graphique, peu de recommandations sont ici données, sûrement parce que Luminar AI utilise pour le moment encore peu l’accélération graphique.

Luminar AI souhaite proposer un flux de travail simplifié, et cela se ressent dès l’interface du logiciel. Celle-ci se divise en 4 onglets : Catalogue, Modèles, Edition et Exporter. Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et Luminar AI l’a compris.

Luminar AI a une approche assez simple de la retouche, avec un flux de travail qui repose énormément sur les templates, ces modèles de pré-réglages qui permettent d’appliquer une correction d’image en un seul clic à une ou plusieurs photos.

Comment les modèles fonctionnent-ils dans Luminar AI ? Une fois la photo sélectionnée, Luminar AI fait une analyse en profondeur de l’image, afin de reconnaître le sujet, l’exposition, la palette de couleurs, la profondeur de champ, etc. Une fois ces informations récoltées, plusieurs modèles sont suggérés en fonction de l’image pour proposer des améliorations. Skylum indique qu’il s’agit ici de donner un point de départ pour une retouche finale.

Luminar AI va plus loin et vous laisse également éditer les réglages d’un modèle et d’en enregistrer une copie pour créer le vôtre. Dans ce mode d’édition, on comprend mieux comment Luminar AI a pensé ses modèles, qui viennent impacter tous les réglages de bases (exposition, contraste, balance des blancs, application d’une LUT, netteté, courbes etc.).

Il est également possible de créer ses propres modèles à partir d’une série d’éditions appliquées à une image, de la même manière qu’un preset dans Lightroom. Enfin, il est possible d’appliquer un modèle à une sélection de photos.

L’application contient de base des dizaines de modèles pour des thématiques variées (outils de base, portrait, paysage, nature, macro, cinématique, lifestyle, aérien) et propose de nombreux autres modèles sur sa place de marché ou avec son programme d’abonnement à Luminar X. Ces modèles sont créés par des photographes partenaires ou ambassadeurs, comme Elia Locardi, Albert Dros, Max Rive, Akiomi Kuroda, Ilya Nodia, etc.

On notera quelques modèles intéressants, comme la collection Expérimental qui permet d’incruster à l’image des textures qui reproduisent des effets de capteur sale, pellicule brûlée ou papier froissé ou encore la collection Monochrome pour des noirs et blancs qui s’applique aussi bien aux portraits qu’à d’autres sujets.

Dans l’ensemble, nous avons noté que ces modèles sont de bons points de départ, et permettent notamment de trouver l’inspiration avec certaines retouches créatives. Par contre, malgré l’attrait de cette retouche « en un clic », il est souvent nécessaire de passer par l’onglet Edition pour corriger l’image, notamment si cette dernière est sous-exposée par exemple.

Dans l’ensemble, nous avons noté que ces modèles sont de bons points de départ, et permettent notamment de trouver l’inspiration avec certaines retouches créatives. Par contre, malgré l’attrait de cette retouche « en un clic », il est souvent nécessaire de passer par l’onglet Edition pour corriger l’image, notamment si cette dernière est sous-exposée par exemple.

Le module Edition se divise en 4 sections : Outils de base, Créatif, Portrait et Professionnel. Un bouton Historique en bas à droite permet de revenir en arrière ou à la photo originale. Cette segmentation en dit long sur les cibles de Luminar AI. En regroupant tous les outils Portrait dans une seule et même section, l’éditeur compte ainsi séduire les photographes de portrait, notamment grâce à 34outils AI que sont Visage AI, Iris AI, Peau AI et Corps AI.

Un petit point blanc fera son apparition à côté de l’icône d’une section/d’un panneau si vous avez modifié un réglage, utile pour vous y retrouver. Pour chaque réglage, il est possible de double-cliquer sur un curseur pour revenir à sa position d’origine, activer ou désactiver l’ensemble des réglages d’un panneau (pour un avant/après) ou bien encore annuler les réglages effectués dans ce panneau.

Nous allons voir ensemble rapidement les différents outils importants de ce module Edition, même si ce test ne pourra pas tout couvrir en détails.

Dans les outils de base, on retrouve le fameux panneau de correction de la lumière, avec les réglages de balance des blancs, d’exposition, de contraste, de noirs et blancs ainsi que les courbes. Luminar prend en charge les profils d’appareils photo (DCP) afin d’appliquer sur les RAWs le rendu d’un profil d’image de votre appareil photo. Là-dessus, vous ne serez pas perdu et l’interface est très propre et simple à utiliser.

Par contre, l’histogramme est caché par défaut et s’active en faisant un clic droit sur l’image et « Afficher l’histogramme ». Malgré tout, il est peu visible et surtout peu mis en avant.

Viennent ensuite d’autres panneaux pour gérer les teintes et couleurs, convertir une photo en noir et blanc, débruiter, ajouter du détail ou du vignettage. Quelques options pour la photo de paysage sont également disponibles, comme la réduction du voile atmosphérique, simuler l’heure dorée ou accentuer les couleurs du feuillage. La gestion HSL, la saturation et vibrance sont dans un panneau Couleur séparé.

Pour distinguer les outils qui font appel à l’IA, en plus d’avoir un petit AI à côté du nom de la section, un dégradé de couleur apparaît lorsque vous ouvrez le panneau.

Le premier outil basé sur l’intelligence artificielle est Composition AI, qui propose un recadrage intelligent après avoir analysé l’image. Utile pour qui souhaite avoir des suggestions de cadrage, mais il est largement possible de s’en passer. On notera que la suggestion ne concerne que le recadrage, alors qu’on aurait aussi aimé avoir un redressement de l’image pour les photos un peu bancales. Pour cela, il faudra utiliser l’outil Perspective juste en dessous.

Luminar AI dispose également d’un outil Effacer qui permet de supprimer des éléments d’une photo, comme des poussières de capteur, des fils électriques ou tout autre élément gênant. A l’usage, l’outil fonctionne très bien et permet un remplissage basé sur le contenu.

Ensuite, Luminar AI reprend les outils déjà présentés dans Luminar 4. Accent AI permet d’ajouter de la lumière à une image et de déboucher les ombres, tout en rajoutant un peu de contraste et de couleur. C’est un peu le curseur magique, dont il ne faut bien sûr pas trop abuser.

Embelisseur de ciel AI permet quand à lui de ne travailler que sur le ciel pour rajouter du détail et des couleurs, un peu à la manière d’un filtre polarisant. Structure AI permet d’accentuer les détails sur certaines parties de l’image. Grâce à l’IA, Luminar détecte les personnes, l’eau, le ciel ou les objets afin de rajouter de la clarté uniquement aux endroits nécessaires, sans sur-accentuer les parties critiques, comme un portrait par exemple.

Comme de nombreux outils dans Luminar AI, ces outils s’appliquent par défaut à l’ensemble de l’image, mais il est possible d’appliquer un masque (au pinceau, radial ou en dégradé) pour n’appliquer l’effet qu’à une partie de l’image. Une façon pour Luminar AI de dire aux utilisateurs les plus aguerris qu’ils ont la main, même si pour la majorité la retouche intelligente devrait suffire.

Le second panneau d’Edition regroupe tous les outils créatifs disponibles dans Luminar AI, et devrait intéresser tout particulièrement les photographes de paysage avec les fameux outils Ciel AI (pour remplacer le ciel d’une photo), Ciel Augmenté AI, Atmosphère AI mais aussi l’ajout de rayons du soleil et autres effets.

C’est également ici que vous pourrez appliquer une LUT à votre image, réaliser un traitement virage partiel, ajouté un côté nostalgique à votre photo avec un ton mat ou bien appliquer différents effets créatifs de plus ou moins bon goût.

Attardons nous désormais sur les outils créatifs. Ciel AI, déjà présent dans Luminar 4 sous le nom Remplacement de ciel AI, permet comme son nom l’indique de venir remplacer le ciel en un clic. Nous avons déjà parlé de cette fonctionnalité dans un précédent article et Luminar AI réussit toujours aussi bien le remplacement avec une sélection de ciels proposés avec le logiciel. Passons la polémique sur l’intérêt ou non de cette fonction, mais techniquement c’est une réussite, comme le montre cette photo avant/après qui fait passer un paysage alpin avec un grand ciel bleu en crépuscule rosé du plus bel effet.

Dans la fonction Ciel AI, différents paramètres permettent d’adapter au mieux le ciel : déplacer l’horizon, mélanger ou non le ciel avec l’horizon, ré-éclairer la scène pour avoir une cohérence entre le ciel et l’ambiance globale, etc. L’outil « combler les lacunes » permet d’ajuster plus précisément le détourage de l’horizon et l’intégration du ciel. Dans l’exemple ci-dessus, par défaut le ciel venait recouvrir une partie de la montagne, nous avons donc poussé ce curseur au maximum.

Un autre outil, Ciel Augmenté AI, permet de pousser le bouchon encore un peu plus loin du point de vue créatif et de rajouter différents éléments dans le ciel d’une image. Que ce soit des oiseaux, des nuages, un aigle, une aurore boréale, une fusée, une planète ou même une montagne, on va dire que la créativité est la seule limite. Selon nous, l’ajout de quelques nuages sur un ciel uni est l’usage que l’on pourra tolérer.

Atmosphère AI, quant à lui, est une nouvelle fonction dans Luminar AI. Elle permet de simuler un effet de brouillard ou de brume en créant un mapping 3D d’une photographie en 2D, ce qui est assez impressionnant au niveau technologique. Luminar AI est ainsi capable d’identifier les différents éléments d’une scène et crée une carte de profondeur qui permet ensuite d’appliquer un rendu de brume ou de brouillard de manière très réaliste.

Ici, la traduction française est un peu bancale, car il y a deux fois « Brouillard » alors que la version anglaise distingue Fog, Layered Fog, Mist, et Haze. Si le brouillard (fog) et la brume (mist) recouvrent l’ensemble de l’image, le brouillard en couches (layered fog) et la légère brume (haze) ne s’appliquent qu’à la partie inférieure de l’image.

Sur l’exemple ci-dessous, un voit bien que l’image a été découpée en plans – alors que le fichier ne contient aucune donnée de profondeur.

C’est sur cette même technologie de mapping 3D que la fonction Bokeh AI, qui devrait sortir en mise à jour gratuite de Luminar AI en 2021, permettra de créer un flou d’arrière-plan même sans utiliser d’optique lumineuse.

Passons maintenant à l’onglet Portrait, qui dispose de plusieurs outils assez révolutionnaires dans le domaine de la retouche de portrait. Jusque là, les retoucheurs savent que modifier un portrait nécessite beaucoup de temps et la création de calques afin de retoucher la peau, supprimer les zones trop brillantes, les cheveux ou autres impuretés.

Dans Luminar AI, on retrouve quatres outils assistés par l’intelligence artificielle : Visage AI, Iris AI, Peau AI et Corps AI. Leurs noms sont assez logiques, car chacun a une tâche bien précise.

Visage AI permet par exemple d’éclaircir un ou plusieurs visages sur une image. Ici encore, le logiciel détecte les visages dans l’image et applique l’effet : il n’y a donc aucune sélection à faire. Il est aussi possible d’amincir le visage, ce qui peut être utile si vous photographiez avec une focale un peu longue qui a tendance à écraser les plans. Ensuite, l’outil permet de retravailler les yeux et la bouche de son sujet, par exemple en augmentant la visibilité de l’iris de l’oeil (via Iris AI), voire même en changeant sa couleur.

De nombreuses autres options (agrandir les yeux, blanchiments des yeux, suppression des cernes, etc.) sont également proposés. La bouche n’est pas exclue, avec des options pour modifier la saturation des lèvres, les assombrir, ajouter du rouge à lèvres ou bien encore blanchir les dents. On voit bien ici que Skylum a travaillé main dans la main avec de nombreux photographes et retoucheurs de portraits pour répondre à leurs demandes avec des outils intelligents. Vous ne devriez plus avoir à utiliser un pinceau avant longtemps.

L’outil Peau AI permet d’appliquer une correction de peau de son modèle, avec un résultat proche de celui obtenu avec la technique de séparation de fréquence – l’usage de calques et le temps passé sur la retouche en moins. On note que les pores de la peau et les détails fins sont conservés, même s’il existe une option pour supprimer les « imperfections ». Luminar AI permet également de réduire la brillance de certaines peaux un peu grasses ou humides. Enfin Corps AI permet d’affiner la silhouette de son modèle.

Après avoir présenté les différents outils boostés à l’intelligence artificielle et au Machine Learning de Luminar AI, un panneau Professionnel réunit plusieurs autres outils. Derrière ce terme, on retrouve des outils qui ne semblent pas avoir trouvé leur place dans les panneaux précédents.

Parmi eux, on notera la correction optique et la suppression des aberrations chromatiques, un outil supercontraste qui permet d’ajuster finement les ombres, les hautes lumières et les noirs d’une photo. Un outil de gestion de l’harmonie des couleurs est également présent, ainsi qu’un pinceau pour faire du dodge and burn et un tampon de duplication pour dupliquer des éléments d’une image.

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